Bernadette – Tour de Lespes
Bernadette a
passé 52 ans de vie commune avec son mari. Il est décédé il y aura un an le 5
janvier prochain. Il était à la retraite depuis 2000 et il s’est mis à la
généalogie avec passion. Toutes ses recherches accumulées sont dans l’armoire
et Bernadette ne peut pas y toucher. C’est un empire de papiers ! De voir
tout ce travail la rend triste. Elle se demande si cette obsession ne l’a pas
rendu malade. Dès le premier jour de sa retraite il est devenu accro à la
recherche généalogique. Il s’était transformé en véritable détective et
Bernadette l’aidait. Ils partaient ensemble pour ses recherches, à droite à
gauche. Il sortait tous les jours pour aller aux archives lire des microfilms.
Maintenant
Bernadette est seule et le soir elle s’ennuie mais elle a remonté la pente
assez facilement. Elle s’est raisonnée. Elle vit pour sa fille et ses petits
enfants qui sont à Carcasonne.
Sa voisine de
palier a perdu son mari il y a 10 ans. Elles ont toujours été soudées et elles
se connaissent depuis 50 ans. Bernadette pense qu’elle ne pourra pas
l’entraîner dans une relation avec moi car elle est très discrète. Simone en
haut c’est pareil. Elle a un copain et va jouer aux boules.
Dans la maison,
Bernadette a toujours tout fait : les courses, le ménage, la paperasse.
Souvent son mari disait « Il vaut mieux que ce soit moi qui parte le
premier ». Ils étaient un couple avec des hauts et des bas. Il avait du
caractère. Elle, elle laissait passer.
Bernadette est
née à Parentis, son mari à Beaugency dans le Val de Loire. Lui, il aimait la
haute lande alors ils se sont installés à Dax. Elle a travaillé aux chaussures
BCD, ex CHAUSSURES DACQUOISES. L’usine appartenait à Monsieur Clément, adjoint
au Maire Max Morras. Sous Giscard en 1976, les employés ont été licenciés, et
Bernadette a occupé l’usine avec ses collègues pendant 15 jours et 15 nuits.
Elle est dans cet
appartement depuis 1968, c’était neuf et il fallait que les appartements se
remplissent aussi ils n’ont pas eu trop de mal à l’obtenir. Bernadette avait
une cousine germaine qui connaissait bien Maître Gizard et elle lui en avait
touché un mot. A l’époque les locataires étaient des gens bien. Sa fille
voudrait qu’elle parte d’ici mais
ce serait dur pour elle. L’appartement est bien conçu avec un grand balcon et
deux chambres. Au 7eme étage la vue est magnifique. Ce qu’elle aime ici c’est
que c’est la ville à la campagne. L’été elle met la table et le parasol sur le
balcon et elle en profite.
Tous les samedis
matin Bernadette se lève à 5h30 pour aller au marché. Elle part à 6h40 pour y
être à 7h00. Elle gare sa voiture à Chanzy, toujours à la même place. A cette
heure là il n’y a pas grand monde sur le marché pour discuter. A 8h15, elle est
revenue avec le pain frais qu’elle fait griller pour son petit déjeuner
accompagné de beurre et de confiture.
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