mercredi 14 décembre 2016

Trouver sa voie




Zhana–Rue Saint-Vincent de Paul

La famille de Zhana est originaire d’un petit village dans les montagnes au sud de la Bulgarie, tout près de la frontière avec la Grèce qui s’appelle Kesten. Ses deux grand-mères y vivent toujours. Ses parents y sont nés. Il n’y a pas de route, juste un chemin de pierre pour y accéder. Chaque été, elle s’y rend avec son mari et ses filles.
Zhana m’offre une tisane de Mursalski tchaï qui est cultivé dans ces montagnes.
Elle s’est mariée avec Siméon en 2009 et ils ont décidé de venir en France parce qu’en Bulgarie c’était dur surtout au niveau du salaire. Le salaire minimum est très bas alors que le niveau de vie est pratiquement le même qu’en France.
Ils ont débarqué à Marseille chez une cousine et tout de suite Siméon a trouvé du travail dans le bâtiment avec le mari de la cousine. Par des relations, ils ont été tous les deux recrutés pour se mettre au service d’une dame atteinte de la maladie d’Elzeimer qui habitait une propriété à Momuy près d’Hagetmau. C’est comme ça qu’ils ont atterri dans les landes. Ils étaient logés. Zhana s’occupait de la dame et Siméon bricolait. L’employeur leur a fait les papiers et ils étaient en règle. L’histoire s’est mal finie et ils ont eu 48 heures pour quitter les lieu. Heureusement qu’ils avaient assez épargné pour s’acheter une voiture. Ils ont filé vers Dax et se sont installés dans un studio au Sablar, derrière le cinéma. Le propriétaire n’était pas trop regardant sur leur situation précaire du moment qu’il touchait le loyer. Puis Zhana est tombée enceinte et il a fallu qu’il trouve un appartement plus grand. Ils sont arrivés dans celui-ci deux jours avant la naissance de Christine.
Siméon aimerait avoir une maison. En Bulgarie, la plupart des gens on leur propre maison et les parents essayent toujours d’assurer le logement à leurs enfants pour qu’ils fondent une famille. Là-bas avant de se marier il faut avoir la maison. Mais actuellement cette pratique se perd un peu, surtout dans les grandes villes.  
Zhana parle parfaitement le français car elle a étudié le français au lycée bilingue puis à la faculté. Elle a un diplôme de traductrice. Elle a fait plein de petits boulots en intérim. Elle a fait les asperges en saisonnière à Castex. Puis elle a repris ses études pour être institutrice en faisant une année spéciale Métiers de l’enseignement. Elle a bossé jours et nuits pendant un an : la biologie, la physique, les maths, le français,  l’EPS, la psycho, le développement de l’enfant… Elle a validé toutes les matières mais n’a pas réussi le concours. Pour l’instant, elle a abandonné cette piste. Elle suit ses ambitions et ne se laisse pas faire aussi a-t- elle passé le CAP Petite enfance en candidat libre. Avec son CAP en poche, elle s’est présentée au  concours pour être ATSEM (agent territorial spécialisé des écoles maternelles)  le 17 octobre, elle attend les résultats. Il y a 1500 candidats pour 40 places. En attendant, Zhana a été embauchée en contrat aidé à la Mairie de Dax pour travailler dans une école, elle est à la cantine et à l’animation en renfort, cela lui fait de l’expérience. Le plus dur était de trouver sa voie.

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